Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

En 1080, des moulins sont mentionnés à cet emplacement, "sur la rivière nommée Gartempe, sous l'église Saint-Serène" (cartulaire de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers). Lors des siècles suivants, l'évêque et les seigneurs locaux se disputent la possession de ces moulins sur la Gartempe. Au 15e siècle et au 16e siècle, l'évêché arrente le moulin à des seigneurs locaux, celui de Jeu, puis celui de la Forest.

Aux 17e et 18e siècles, le moulin appartient aux Izoré, seigneurs de Jeu. En 1689, le marquis George Izoré passe un marché avec Martial Du Petit-Magny, maçon à Mézeré, pour "deffaire et refaire entièrement les murailles du moulin de Viq dès le fondement du costé de la grand'eau et aussy celle du dessoubs jusqu'à une crevasse à jour, refaire aussi le coin par le dessus [...] jusqu'à la cheminée du moullin. [...] Sera aussi tenu ledit Du Petit-Magny restablir le pont et la porte dudit moullin et au lieu que la porte est ronde la faire carrée avecq des madriers par dessus, et sera aussy tenu resuper [réparer] le restant de la muraille de l'espront [éperon] dudit moullin dans l'eau, sans qu'il soit tenu du surplus dudit espront s'il tombait en démollition". Cette source témoigne de travaux importants en 1689, puisque la maçonnerie du moulin semble avoir été en grande partie refaite à cette occasion. Le moulin de Vicq présentait donc probablement des éléments antérieurs au 17e siècle mais il a été en partie reconstruit en 1689.

Le moulin, bien qu'existant à cette époque, ne figure pas sur la carte de Cassini dressée à la fin du 18e siècle.

L'enquête générale sur les moulins à blé menée dans toute la France en 1809 mentionne deux moulins à Vicq, pour quatre roues au total. Ils produisent une mouture à la grosse, peuvent produire 2150 kg de farine par jour ; les meules sont tirées de Monthoiron et de Vicq.

Une crue signalée par le maire dans un courrier du 20 janvier 1836 a atteint les premiers rangs de tuile du moulin et la croix.

Une crue, violente, a coupé la circulation entre les deux rives dans la nuit du 11 au 12 juin 1880, plusieurs habitants sont bloqués sur une rive ou sur l'autre. " La Gartempe [...] grossissait à vue d'œil toute la journée et entre 7 et 8 h du soir, le pont de fil de fer s'effondrait [...]. Ce n'est que le dimanche matin que la rivière a commencé à décroître [...]. Le moulin, qui est pourtant assez élevé, a été submergé ; dans la journée de samedi [12 juin], les meuniers ont pu y pénétrer par les lucarnes ; mais dans la soirée, l'eau s'élevait jusqu'au faite de la toiture " (Le Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres, 17 juin 1880).

Il n'est plus entretenu à partir du début du 20e siècle et tombe peu à peu en ruine. Il est alors détruit par la municipalité au milieu du 20e siècle. Quelques pierres sont encore présentes sur l'île où il était situé.

Le rapport de l'ingénieur du service forêt, eau environnement note en 2000 que le moulin, la chaussée et l'habitation sont inexistants.